Vanessa Pradelles a travaillé comme réceptionniste trilingue en village vacances pendant 15 ans à Moliets. Mais avec le Covid et à mesure des exigences farfelues de touristes parfois capricieux, elle a bien senti qu'elle avait fait le tour de ce métier-là. « Ça devenait difficile et je ne trouvais plus de sens à ce que je faisais. J'ai toujours eu envie de travailler avec des personnes âgées mais avec mon Deug de droit à Bayonne il y a des années et aucun diplôme dans le soin, je pensais que ce serait compliqué », confie-t-elle, avec sa blouse rose flashy raccord avec son dynamisme sur le terrain.
Du « savoir-être » aux savoirs techniques
Motivée, elle tente quand même de répondre à une annonce à l'EHPAD de Vielle-Saint-Girons où elle vit : « je pensais qu'on m'orienterait vers du secrétariat mais M. Lagardère m'a proposé un stage en immersion, ça a été la révélation ». Etienne Lagardère, le directeur de l'EHPAD Cante Cigale qui peine à trouver des aides-soignantes pour compléter ses équipes, a tout de suite perçu le potentiel de sa nouvelle recrue : « pour les gens qui n'ont aucune formation ni expérience dans le secteur mais qui semblent avoir une réelle appétence et un savoir-être naturel, on commence toujours par une période d'immersion. Cela permet à la fin du stage de se dire si c'est fait pour soi ou pas ».
Son infirmière coordinatrice, Sophie Batbedat, ayant aussi participé de près avec d'autres EHPAD à la création et au contenu de la nouvelle formation d'agent en gérontologie proposée par l'association Agheil (Acteurs de la gérontologie et du handicap - établissements et institutions landaises, qui fédère près d’une cinquantaine d’établissements), lui a donc proposé de s'inscrire aux cours dispensés à la MFR de Pontonx-sur-l’Adour pour développer ses compétences théoriques tout en acquérant des compétences techniques durant les semaines en établissement.
« Il y a un savoir-être de base, fait de valeurs, de politesse, de discrétion, de respect de la chaîne de décision, qu'a Vanessa et que tout le monde n'a pas, pour pouvoir travailler au côté des résidents. En partant de ce constat, la formation a donc été pensée sur une montée en compétence, en démarrant par ce qui est le plus éloigné du résident (l'environnement, la désinfection de locaux, etc.) pour se rapprocher de lui, en apprenant à lui dispenser des soins techniques », dit la responsable qui, comme dans d'autres EHPAD, ne voit pas beaucoup de candidats affluer pour des CDI d'aide-soignant. Certains, dit-elle avec le directeur, préfèrent en effet rester en intérim pour choisir leur mission et leur temps de travail hors week-end alors qu'un Ehpad doit évidemment fonctionner 24h/24 et 7j/7.