Les clichés collent parfois encore à la peau de ce métier peu connu : seconde maman, aide-ménagère, « serpillothérapeute »... Mais les TISF (ex-travailleuses familiales) relèvent bien d'un statut de travailleur social, intervenant notamment dans le cadre du soutien à la parentalité ainsi que de l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
Dans les Landes, elles - puisque ce sont uniquement des femmes - sont 28 à se déplacer au domicile des familles le plus souvent en situation de précarité (367 accompagnées l'an passé). Un groupe maille la zone Mont-de-Marsan et nord des Landes, un autre Dax et sud du département, toutes salariées de l'ADMR (réseau national associatif Aide à domicile en milieu rural) de Soustons. « Il s'agit d'aider les parents et faire grandir leurs enfants dans les meilleures conditions possibles », résume Laurence Arotçaréna, coordinatrice du service Vest'A (pour Valoriser, Ecouter, Soutenir, Transmettre et amener les gens vers l'Autonomie) de l'ADMR.
Multi-casquettes
« Notre particularité », témoigne Emmanuelle qui travaille comme TISF depuis 10 ans après une reconversion professionnelle, « est d'être multifonctions, multi-casquettes. En allant, seule, à leur domicile, on aide à la vie quotidienne, dans la transmission de savoir-faire, l'accompagnement dans tous les domaines : ça peut aller du réaménagement d'une chambre à l'arrivée de bébé par manque de place, à apprendre à gérer un budget serré pour une alimentation mieux équilibrée, ou aider à améliorer son hygiène... On fait beaucoup de soutien à la parentalité, et aussi des visites médiatisées accompagnées pour des enfants placés en famille d’accueil ou en institut et qui ont le droit de visite de leurs parents au domicile parental. On est présente pour sécuriser la rencontre et retravailler le lien ».
« On est là pour tous les motifs de la vie, grossesse, naissance, séparation, deuil, pour aussi donner du répit à des parents d'enfants porteurs de handicap », ajoute Véronique, TISF depuis 1999, après avoir été enseignante et dans l'animation de marchés.
Dans le concret
Un métier dans le concret donc, qui demande beaucoup de bon sens, entre psychologie des parents et des enfants, cadre et limites à poser, pour réussir « à faire faire et à mieux éveiller chacun ». « Un métier très enrichissant, où il faut constamment s'adapter et qui nous fait grandir du côté personnel, car on apprend sur nous-mêmes auprès des personnes qu'on accompagne », insiste une autre TISF.
Leur mandat vient essentiellement de la Caf (Caisse d'allocation familiales) et du Conseil départemental qui finance leurs interventions à hauteur de plus de 11 000 heures chaque année, à raison, par exemple, de 4 heures par mois pendant 6 mois pour certaines familles, plus ou moins pour d'autres qui peuvent être suivies plusieurs années, et quelques fois, sur plusieurs générations.